Test de la Clifton 10 de Hoka
Dixième édition pour cette chaussure phare de Hoka sur route ! Elle était attendue, c’est d’après Strava le deuxième modèle de chaussures le plus porté par les utilisateurs de l’application.
Conformément aux habitudes de Hoka, les dernières éditions avaient en commun un stack très élevé et une semelle rocker associés à un drop assez réduit de 5mm. C’est donc en apparence une petite révolution puisque le drop de cette Clifton 10 passe à 8mm.
Le poids augmente aussi pour cette chaussure historiquement légère compte tenu de l’épaisseur de sa semelle : 248g pour la Clifton 9, 278g pour la Clifton 10. Cela est probablement du à l’augmentation substantielle du stack, puisque l’on passe de 32mm à 42mm d’épaisseur.
Présentation du testeur
Les caractéristiques techniques de la Clifton 10
Poids : 278g (taille 44)
Drop : 8mm
Stack 34-42mm
Matériau de la semelle intermédiaire : CMEVA (mousse traditionnelle chez Hoka acronyme pour « Compression Molded EVA »)
Confort et ajustement
Bien que cette donnée soit toujours subjective, de mon côté le fit s’est tout de suite révélé très confortable. Le médio-pied est bien tenu, l’avant-pied traditionnellement un peu étroit chez Hoka ne manque pas de volume pour une largeur de pied standard (visiblement l’avant-pied s’est élargi par rapport aux précédentes itérations).
La taille est bonne. La languette est traditionnelle, avec un peu d’épaisseur ce qui évite toute compression avec le laçage. Le contrefort est simple et efficace : pas d’ajout de rembourrage ou autres artifices, juste une bonne géométrie qui emboite bien le talon et il reste en place à la course. Par ailleurs, l’extension de son contrefort en fait une partie pratique pour enfiler la chaussure, et évite toute pression sur le tendon d’Achille.
Concernant la semelle c’est selon les attentes : si l’on cherche une semelle molle, alors bingo, c’est mou, très mou et en ce sens très confortable. Cela procure à la course une grande douceur à chaque contact au sol. De quoi nous rappeler l’origine du nom « Hoka One One » signifiant planer sur terre en maori et en effet on est sur un nuage !
Les adeptes d’un ressenti du sol plus prononcé peuvent en revanche passer leur chemin.
Dynamisme
Pour une chaussure historiquement pensée comme un modèle polyvalent, le dynamisme n’est pas son point fort. Avec un stack aussi
important et en restant sur une mousse traditionnelle CMEVA, cela était à prévoir. Non pas que cette chaussure nous colle au bitume, mais il ne faut pas attendre d’elle qu’elle nous aide à relancer non plus.
Côté géométrie, le rocker est présent lors de la propulsion, bien que l’on sente que la chaussure garde de la flexibilité à l’avant pied dès lors que l’on essaye d’aller tempo ou plus rapide. Luttant actuellement pour me débarrasser d’une tendinopathie d’Achille qui est sur la fin, le rocker a bien joué son rôle puisque le tendon s’est tenu tranquille pendant toute la période d’essai de cette chaussure.
En revanche, cette Clifton 10 parait encore plus naturelle dès lors que l’on adopte une franche attaque talon, avec une transition du talon au médio-pied très fluide. Le drop réhaussé ainsi que la souplesse importante de la semelle y sont surement aussi pour quelque chose.
Par ailleurs, cette chaussure est également agréable pour une utilisation marche, ce qui n’est pas donné à toutes les chaussures disposant d’un rocker.
Stabilité
Malgré une semelle très épaisse et très molle, cette chaussure fait preuve d’une remarquable stabilité. La géométrie large de la semelle, l’effet baquet (les bords de la semelle remontant sur le mesh) et le fit précis contribuent à ce bon comportement.
La chaussure reste aussi plutôt agile compte tenu de ses dimensions imposantes.
Conclusion
Cette Clifton 10 a évolué sur plusieurs aspects par rapport à son itération précédente. Cette chaussure n’est pas la polyvalence incarnée – elle manque de dynamisme pour cela – en revanche c’est un bon modèle pour enchainer les kilomètres au quotidien. Elle reste aussi plus légère que les purs modèles endurance / récupération.
La Clifton 10 ne bénéficie pas des nouvelles technologies de mousses PEBA ou supercritique intégrées sur d’autres modèles puisqu’elle conserve son CMEVA. Cela se paie sur le dynamisme et le poids, mais contribue au prix plus accessible de ce modèle (par exemple inférieur à la Skyflow qui bénéficie d’un EVA supercritique)
Ayant une foulée habituelle avant-pied, courir avec cette chaussure pour des allures lentes à modérées n’a pas posé de difficulté. Toutefois en essayant quelques switchs de foulée, la chaussure m’a parue encore plus adaptée pour un coureur talon prononcé.
En résumé, cette Clifton 10 est une chaussure simple, confortable, stable, très amortissante et relativement bien placée au niveau prix, certainement plus proche d’une Bondi que d’une Mach. De quoi enchainer les
kilomètres sans trop réfléchir !