Test de la nouvelle génération de la Brooks Glycerin Max

Brooks continue d’affirmer sa vision du confort absolu. Après une Glycerin 22 déjà saluée pour sa douceur, la marque américaine pousse encore plus loin l’expérience contrôlée avec la Glycerin Max 2. Le nom annonce la couleur : volume, protection et retour d’énergie, portés par la mousse signature DNA Loft v3, injectée à l’azote.

Mais contrairement à d’autres supertrainers ultra-amortis souvent un peu « chamallow » sous le pied, la Glycerin Max 2 ne s’enfonce jamais dans la mollesse. C’est une chaussure stable, ferme dans sa structure, et étonnamment dynamique pour son gabarit.

Avec cette version « Max », Brooks s’invite dans la catégorie des chaussures à grand volume, sans renier sa philosophie Run Happy. La marque prouve qu’on peut conjuguer confort de haut niveau, stabilité et efficacité sur la durée surtout lors des sorties longues ou à allure régulière.

Elle s’intercale naturellement entre :

• la Ghost 17, plus traditionnelle et stable,

• et la Hyperion Max, plus légère et nerveuse.

Un positionnement clair : une chaussure d’endurance performante, pensée pour les coureurs exigeants qui recherchent du rebond sans perdre en précision.

Présentation du testeur

Je suis kinésithérapeute du sport au Centre olympique Suisse, reponsable de la cellule de recherche spécialisée dans la course à pied et les pathologies du complexe pied-cheville.

Mais surtout, je suis coureur ! Depuis plus de quinze ans, je varie les terrains et les distances, oscillant entre 800 m et 5 km. En hiver, je monte jusqu’à 70 km hebdo pour construire la « caisse » ; en été, je baisse un peu le volume pour laisser place aux chronos. Ma routine alterne entre piste et sentiers, ce qui me permet de tester les modèles dans des contextes variés.

J’accompagne autant des joggeurs débutants que des athlètes olympiques. Cette diversité m’aide à garder un regard équilibré, orienté à la fois performance, prévention des blessures, et durabilité.

Les caractéristiques de la Glycerin Max 2

• Poids : 282 g (Homme EU 42,5) / 238 g (Femme EU 38,5)

• Drop : 6 mm

• Profil : foulée neutre, idéale pour l’entraînement quotidien

• Mousse : DNA Tuned

• Plaque : aucune

• Empeigne : rocker doux et progressif

• Prix conseillé : 200 €

Confort

Assez étonnante, cette Glycerin Max 2. Elle porte fièrement la signature Brooks : un confort enveloppant, dense et structuré. Le pied est parfaitement maintenu, sans zones de pression, et la toe box offre un espace juste comme il faut ni trop serré, ni trop large. Le mesh technique, souple mais ferme, assure un serrage homogène, tandis que la languette et le col généreusement rembourrés garantissent un verrouillage impeccable du talon.

Mais là où Brooks surprend vraiment, c’est dans le dosage de son amorti. La mousse DNA Loft v3 délivre une sensation stable, presque ferme au premier abord à mille lieues du moelleux excessif que l’on retrouve sur certaines maximalistes. L’amorti est profond, absorbant, mais jamais « mou » : on sent la protection sans perdre le contact avec le sol.

Cette densité parfaitement maîtrisée permet une lecture fine du terrain et procure une vraie impression de sécurité à chaque impact.

La Glycerin Max 2 se positionne ainsi comme une chaussure confortable, mais avec du répondant : idéale pour les longues sorties où la régularité prime, sans jamais sacrifier le ressenti de la foulée.

Dynamisme

Sous ses airs de pantoufle de luxe, la Glycerin Max 2 cache une vraie dimension technique.

• Mousse DNA Loft v3 injectée à l’azote : cette formulation à microcellules fermées améliore la légèreté et la résilience de la semelle. Elle compresse moins à l’impact et reprend plus vite sa forme, offrant un rebond fluide et progressif, sans effet trampoline artificiel.

• Hauteur de stack généreuse (42 mm au talon / 34 mm à l’avant-pied) : un drop de 8 mm qui favorise une transition douce et une réduction des chocs articulaires, notamment pour les coureurs talonneurs.

• Plateforme élargie : elle stabilise la foulée et répartit les charges, ce qui renforce la régularité de la propulsion, même en fin de sortie.

La Glycerin Max 2 n’est pas une chaussure explosive, elle ne relance pas d’elle-même, mais elle répond franchement dès qu’on la sollicite. Son caractère rigide, presque tendu sous le pied, procure une vraie sensation de contrôle et de continuité dans la foulée.

Attention toutefois : cette rigidité structurelle peut solliciter un peu plus les mollets qu’une chaussure de récupération ou qu’une supertrainer plus souple. Rien de rédhibitoire, mais on le sent sur les sorties prolongées.

Sur les longues distances à rythme soutenu, elle conserve une inertie positive très plaisante : on perçoit la densité, le soutien, et une propulsion progressive, sans perte d’énergie.

En clair, c’est une chaussure stable, efficiente et plus dynamique qu’elle n’en donne l’air un outil sérieux pour les coureurs qui aiment sentir la structure sous le pied.

Stabilité

Malgré sa hauteur de semelle, la Glycerin Max 2 reste remarquablement stable.

Sa plateforme élargie, associée à une mousse plus dense sur les bords, crée une stabilité passive très efficace. Le talon reste bien verrouillé, le médio-pied guidé, et la transition reste fluide même sur des surfaces légèrement irrégulières.

La géométrie en semi-rocker aide la foulée à se dérouler naturellement, sans bascule exagérée. On sent la chaussure accompagner la trajectoire, jamais la contraindre.

C’est une stabilité « tranquille » discrète mais constante idéale pour les coureurs qui cherchent une base solide sans correction intrusive.

Usure et durabilité

Encore peu de recul sur le long terme, mais les premiers signes sont très positifs.

La semelle extérieure en caoutchouc carbone résiste bien à l’abrasion, même sur bitume rugueux. Les zones d’appui restent nettes après plusieurs sorties, preuve d’un composé solide et bien réparti.

La mousse DNA Loft v3 conserve sa forme et son rebond, même après une cinquantaine de kilomètres. Sa structure à microcellules fermées limite la déformation et évite la perte de densité observée sur certaines mousses très souples.

Tout indique que la Glycerin Max 2 pourra encaisser de gros volumes d’entraînement sans se tasser prématurément. Un bon point pour une chaussure à ce niveau de confort et de technicité.

Pour qui ?

La Glycerin Max 2 s’adresse aux coureurs qui recherchent une chaussure stable mais tonique.

Elle sera parfaite pour les footings longs, les semaines à fort volume, ou les jours de fatigue où l’on veut dérouler sans subir.

• Les coureurs réguliers y trouveront un allié fiable et stable.

• Les gabarits plus lourds apprécieront sa plateforme large et son amorti dense.

• Les coureurs à pied rigide ou avec une attaque talon marquée profiteront de son guidage naturel.

C’est aussi une excellente chaussure de rotation, à alterner avec une paire plus nerveuse (Hyperion Max, Ghost) pour les séances dynamiques.

Conclusion

Avec la Glycerin Max 2, Brooks signe une supertrainer mature : rigide, stable, et étonnamment vive. Pas de sensation de mollesse ni d’amorti pâteux comme sur certaines maximalistes : ici, tout est calibré pour durer et transmettre l’énergie efficacement.

Elle n’a pas vocation à rivaliser avec les modèles à plaque carbone, mais à offrir une expérience de course cohérente, fluide et rassurante, qui rend chaque kilomètre plus facile à absorber.

Une chaussure sérieuse, durable et maîtrisée, capable d’enchaîner les kilomètres sans faiblir. Brooks ne révolutionne pas sa recette : il l’affine et le résultat est bluffant d’équilibre.