Test de la S Lab Ultra Glide de chez Salomon

Forte de son expérience, Salomon fait aujourd’hui partie des marques incontournables du trail running. Sa raison d’être : la passion pour les sports outdoor. Arrivée d’abord dans le monde du ski en 1947, ce n’est qu’en 2002 que les premières chaussures de trail Salomon ont vu le jour. L’engagement envers la performance et l’innovation est total, comme en témoigne le lancement de la gamme S/LAB en 2005.

La dernière-née, la Salomon Ultra Glide S/LAB, incarne parfaitement l’ADN de cette gamme, avec une conception technique innovante et des lignes racées, traduites notamment par sa semelle extérieure unique.

Classée dans la catégorie des chaussures longue distance, la Salomon Ultra Glide S/LAB a été pensée pour offrir un confort optimal et une grande stabilité, deux éléments essentiels pour favoriser l’économie de course lors d’efforts prolongés.

Présentation du testeur

Coureur de 37 ans (1m82 pour 76 kg), je pratique le trail depuis de nombreuses années, arpentant les sentiers autour d’Annecy.

Podologue du sport et préparateur physique spécialisé en réathlétisation, je m’intéresse au lien entre biomécanique et chaussure autant pour mes patients que dans ma pratique personnelle.

Je chausse habituellement du 42 et opte pour du 43 en trail. Mon pied est plutôt fin dans son ensemble (arrière, médio et avant-pied), avec une voûte plantaire bien marquée.

Les caractéristiques techniques

- Idéal pour : terrain
varié, stable, amorti maximal, 2 à 3 sorties/semaine

- Amorti : maximal

- Largeur : standard

- Drop : 6 mm - 41-35mm

- Terrain : varié

- Poids : 290 g (en pointure 43)

- Profondeur des crampons : 4 mm

- Mousses : Energy Foam & Energy Foam+

- Semelle extérieure : All Terrain Contagrip® + Relieve Sphere

- Prix : 250€

Confort

L’entrée dans la chaussure est très agréable. Plus besoin d’avoir un pied ultra-fin, contrairement à la réputation historique de la marque. Le mesh est léger, résistant et agréable. J’ai particulièrement apprécié le contrefort souple et rembourré à l’arrière, qui limite les compressions sur le tendon d’Achille.

Le point négatif concerne le système de serrage Quicklace. Avec un chaussant plus large, un laçage classique aurait permis un ajustement plus précis, limitant ainsi les compressions pouvant générer des douleurs (type « pied en feu » ou tendinopathies des releveurs). Étant donné la finesse de mon pied, j’aurais aimé pouvoir serrer davantage au niveau du médio et avant-pied, tout en relâchant la pression sur le cou-de-pied pour éviter les compressions de l’artère tibiale antérieure.

En course, on sent clairement l’effet de la semelle Energy Foam, qui apporte une vraie sensation de confort sous le pied. Couplée au rocker, elle induit une bascule naturelle vers l’avant, donnant envie d’accélérer le rythme.

Dynamisme

Le dynamisme est assuré par la mousse Energy Foam+, un mélange de PEBA et d’EVA, combiné à une raideur longitudinale de la chaussure, un relevé de l’avant de 3,4 cm et un rocker antérieur efficace. Cela permet un bon transfert de la force d’impact au sol en propulsion, procurant une sensation de légèreté malgré un poids de 290 g.

Cette sensation est très agréable à allure fondamentale, mais la chaussure manque de nervosité à des vitesses plus élevées (ce qui est logique, ce n’est pas sa vocation première).

La semelle extérieure associe le All Terrain Contagrip® et le tout nouveau Relieve Sphere. Ce dernier assure adhérence et accroche, même sur terrains variés. Sa forme ondulée améliore la précision de pose, tout en atténuant les chocs répétés sous le pied, ce qui est un vrai atout pour l’ultra-endurance.

Le Contagrip® complète l’ensemble avec une accroche fiable quelles que soient les conditions.

Par rapport à la version classique Ultra Glide, la version S/LAB est plus technique, plus joueuse, et plus nerveuse.

Stabilité

Le combo Energy Foam + Energy Foam+ offre un excellent confort sur terrain stable, mais les choses se compliquent en terrain technique ou instable.

Le stack élevé, la mousse souple EVA, la rigidité longitudinale, ainsi que la faible largeur au médio et arrière-pied (7,8 cm en pointure 43), génèrent une instabilité latérale notable, surtout en descente.

On ressent une sensation de hauteur au niveau du talon, renforcée par un manque d’enveloppement (« siège baquet » absent). Les renforts latéraux censés compenser peuvent parfois causer des frottements cutanés sous les malléoles, menant à des ampoules — un point que la marque aurait déjà pris en compte pour les prochaines versions.

Recommandations

Les coureurs recherchant une relance dynamique à l’avant-pied risquent d’être déçus. En revanche, ceux qui aiment attaquer les descentes techniques pourraient y trouver leur compte, à condition de maîtriser la propulsion.

Attention toutefois à ne pas compter uniquement sur les technologies embarquées : un déficit de gainage ou une foulée mal adaptée pourraient entraîner des douleurs ou des raideurs au niveau du pied, du genou ou de la hanche sur le long terme.

Les coureurs avec une bonne musculature plantaire et une foulée avec attaque talon bien enroulée seront probablement les plus efficaces avec ce modèle.

Enfin pour cette version gravel, Salomon a ajouté une semelle d’usure Contagrip avec des micro-crampons.

Conclusion

La Salomon Ultra Glide S/LAB bouscule les standards de la marque. C’est une chaussure innovante, fidèle à l’esprit S/LAB : performance, technicité et
modernité
.

Pour un modèle positionné sur le confort et la stabilité, elle offre un bon dynamisme au médio-pied. Cependant, la gestion de l’arrière-pied sur terrain technique et en fin d’ultra peut s’avérer problématique, notamment en cas de baisse de vigilance.