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L'Ultra Trail du Mont Blanc, plus connu sous son acronyme UTMB, est aujourd'hui bien plus qu'une course : c'est un mythe, une référence absolue, et pour beaucoup de traileurs l'équivalent des Jeux Olympiques. Mais derrière cette aura se cache une genèse passionnante, une évolution fulgurante et une multitude d'anecdotes qui ont façonné sa légende.
L'UTMB a vu le jour en 2003, grâce à l'initiative de Catherine et Michel Poletti. Leur idée : proposer un tour complet du massif du Mont Blanc.
A l'époque, l'ultra trail n'avait pas encore explosé médiatiquement. Quelques courses emblématiques existaient déjà (Grand Raid de la Réunion, Western States aux US) mais rien de comparable à un évènement européen aussi massif.
L'histoire commence le 30 août 2003, à 16h00 précises, place du Triangle de l'Amitié, au cœur de Chamonix. L'organisation est encore artisanale : quelques banderoles, une arche gonflable, un micro, et pourtant… les 722 pionniers rassemblés sur la ligne de départ sentent déjà qu'ils s'apprêtent à vivre quelque chose d'inédit.
Le parcours imaginé par Michel Poletti suit le Tour du Mont Blanc (TMB) dans sa version intégrale : 155 km pour 8600m de dénivelé, traversant successivement la France, l'Italie et la Suisse. Voici le détail des sections :
- Un départ de Chamonix en direction des Houches, puis montée vers le col de Voza et descente vers St Gervais.
- Passage par les Contamines, montée au Col du Bonhomme et au Col de la Croix du Bonhomme.
- Descente sur Les Chapieux, puis la longue montée vers le Col de la Seigne, frontière italienne.
- Traversée de Courmayeur, puis attaque du Grand Col Ferret pour entrer en Suisse.
- Passage par La Fouly, Champex, Trient, puis retour en France par Vallorcine et montée vers La Flégère avant la descente finale vers Chamonix.
En 2003, les chemins ne sont pas encore aussi parfaitement balisés qu'aujourd'hui. Juste quelques petites rubalises.
Les ravitaillements étaient aussi beaucoup plus basiques : pas de gels, pas de boissons isotoniques. Juste quelques biscuits secs, du fromage, de la banane, et de la soupe, véritable carburant de l'époque.
Ce qui “choque” également c'est l'équipement des coureurs ! La plupart portaient des sacs à dos classiques de randonnée, couraient en collants, polaires et vestes K-Way. Et les chaussures étaient des chaussures de road running classiques.
Le résultat est brutal : seulement 67 finishers sur les 722 partants, soit moins de 10% !
Les premiers vainqueurs sont le Népalais Dawa Sherpa et l'Américaine Krissy Moehl.
Cette première édition, par sa rudesse et son côté presque improvisé, a façonné la légende.
Après le succès médiatique de la première édition, les Poletti savent qu'ils tiennent quelque chose d'unique. L'UTMB commence déjà à attirer l'attention bien au-delà de la vallée. Pour preuve le nombre d'inscrits grimpe à 1000.
Mais la météo va s'inviter brutalement dans l'histoire. Dès la nuit, les coureurs affrontent des pluies glaciales, du vent violent et même des chutes de neige en altitude. Certains coureurs arrivent en hypothermie aux ravitaillements, et beaucoup abandonnent dès Les Chapieux.
L'organisation, encore peu rodée à gérer un tel chaos, doit improviser. Les secours locaux se mobilisent pour sécuriser les passages et redescendre certains participants parfois en état de détresse.
Cet épisode met en lumière les limites de l'équipement des coureurs et la fragilité de l'organisation face aux conditions alpines. Les Poletti comprennent alors qu'il est urgent de professionnaliser l'évènement : renforcer le règlement, améliorer la logistique, mieux préparer les bénévoles et structurer la sécurité.
La 2e édition se termine avec un taux d'abandon colossal (près de 70%). Mais paradoxalement, cette hécatombe contribue à forger la réputation de l'UTMB comme une course impitoyable où les finishers deviennent des “héros”.
La tempête de 2004 agit comme un électrochoc fondateur : elle a évité à l'UTMB de rester une aventure artisanale potentiellement dangereuse, et l'a propulsé vers un modèle plus organisé, digne d'une grande course internationale.
Les inscriptions explosent : plus de 2000 demandes de dossards, alors que la logistique de Chamonix ne permet d'en accueillir que 1500. L'organisation met en place un premier système de limitation des places : l'UTMB n'est déjà plus accessible à tous.
Le parcours est inchangé mais le nombre de ravitaillements est augmenté (11 au lieu de 7), l'équipement obligatoire est renforcé et un dispositif médical structuré est mis en place. La course gagne ainsi en sécurité, sans rien perdre en exigence.
L'UTMB commence aussi à être relayé dans la presse grand public, pas seulement spécialisée. Pour la première fois, les performances sportives passent au premier plan, avec des chronos de référence et des duels entre spécialistes.
Les sponsors commencent aussi à s'intéresser de plus près au trail. C'est le début de la course à l'innovation matérielle, qui ne cessera de s'accentuer par la suite.
Le trail running bascule d'une pratique confidentielle vers une discipline reconnue. Et l'UTMB devient une course culte et le rendez-vous annuel incontournable des ultras.
Après 2 victoires consécutives du cinquantenaire Marco Olmo, l'UTMB semble alors promis à des montagnards expérimentés et endurants. Personne n'imagine qu'un Espagnol de seulement 20 ans, quasiment inconnu en dehors du milieu du ski alpinisme, peut bousculer la hiérarchie.
Dès les premiers kilomètres, Kilian Jornet impose une allure déconcertante de facilité. Fluide, léger, presque aérien, il gravit les cols comme d'autres font un footing. Les anciens sont persuadés qu'il explosera tôt ou tard. Mais la nuit passe, les kilomètres défilent, et le jeune Catalan ne faiblit pas. A l'arrivée à Chamonix, le chrono est sans appel : 20h56, un temps stratosphérique pour l'époque. Kilian s'impose avec plus d'une heure d'avance, souriant comme si de rien n'était. Le public découvre ce phénomène et son équipement minimaliste va faire beaucoup parler. Il profite de l'interprétation encore un peu floue de la liste de matériel obligatoire pour optimiser au maximum le poids embarqué. Il réussit à tout faire rentrer dans une ceinture banane ! Les organisateurs ont beau inspecter tout ça à l'arrivée, tout est bien conforme. Certains crient au scandale mais surtout beaucoup comprennent que le trail entre dans une nouvelle ère. L'UTMB, piqué au vif, va aussi durcir son règlement matériel obligatoire.
Cette victoire est restée dans les annales comme l'une des plus grandes démonstrations de résilience à l'UTMB.
Ludo, alors âgé de 41 ans, n'est clairement pas favori. Dès les premières heures de course, il est victime de soucis gastriques, et se retrouve au-delà de la 50e place aux Chapieux. Au lieu de rendre son dossard, il décide de continuer à avancer. Petit à petit, dans la nuit, il retrouve de l'énergie. Beaucoup de coureurs partis trop vite explosent et Pommeret remonte alors au classement : 20e à Courmayeur, 10e à Champex, 1er à Vallorcine ! Après 22h de course, il franchit la ligne, épuisé mais euphorique. Et accueilli comme un héros par le public, conscient d'avoir assisté à un scénario totalement improbable.
L'UTMB fête ses 15 ans et tout le gratin mondial est là : Kilian Jornet, François D'Haene, Jim Walmsley, Xavier Thevenard, Tim Tollefson, Zach Miller, Ludovic Pommeret, … La météo est fraîche avec de la pluie et du brouillard en début de course.
Comme souvent, on assiste à un départ à bloc des américains Walmsley et Miller … qui explosent après Courmayeur. La course se cristallise alors entre D'Haene et Jornet. Les deux se connaissent bien et se respectent énormément. Ils partagent une partie de la course ensemble. Mais dans les montées, François est impérial et imprime un rythme infernal. Il creuse un écart décisif entre la Fouly et Trient. Il s'impose à Chamonix en 19h01 (parcours raccourci), un quart d'heure devant Kilian, et remporte ce “championnat du monde officieux de l'ultra-trail”.
Pendant des années, l'UTMB s'est refusé aux Américains. Tous leurs plus grands coureurs butent sur la difficulté de ce tour du Mont Blanc. Trop alpin? Trop exigeant?
Parmi eux, Jim Walmsley, déjà légende du trail aux Etats Unis (multiples victoires et records à la Western States), a fait de l'UTMB son objectif absolu depuis 2017. Ce coureur fascine autant qu'il agace. Son panache, sa foulée unique, ses départs suicidaires et ses défaillances spectaculaires. En 2022, il décide de quitter les Etats Unis pour s'installer dans le Beaufortain afin de s'entraîner spécifiquement sur le dénivelé, considérant que seule une immersion totale pouvait lui permettre de rivaliser avec les Européens sur ce terrain.
Et contrairement à ses erreurs passées, en 2023, il reste dans le groupe de tête sur la première partie de course et va courir avec patience et intelligence, et gérer parfaitement son alimentation et son pacing. Il prend l'avantage sur Zach Miller à Trient et creuse un écart décisif dans la montée vers la Flégère.
Il s'impose en 19H37, signant ainsi le record absolu sur l'épreuve Chamoniarde et devient le premier Américain à gagner l'UTMB.
Chez les femmes, la victoire revient à Courtney Dauwalter, déjà titrée en 2019 et 2021, qui signe un titré exceptionnel Western + Hardrock + UTMB.
Cette édition a consacré deux histoires fortes :
- Vincent Bouillard, ingénieur français chez Hoka, inconnu du grand public, s'offre la victoire en 19H54 après une course incroyable (et une “frayeur” lors d'une vérification matériel à la Flégère !).
- Katie Schide réalise un énorme doublé Western + UTMB la même année et abaisse le record féminin à 22h09.
L'édition 2025 restera comme l'une des plus éprouvantes. Dès les premières heures; la pluie glaciale et la neige rendent le parcours dantesque. La section des Pyramides Calcaires étant supprimée par sécurité.
On retiendra la victoire de Tom Evans, après deux DNF consécutifs. Il a maitrisé la course dans un premier temps avant de s'envoler dans le Grand Col Ferret pour ne jamais être
repris.
Chez les femmes, la Néo Zélandaise Ruth Croft, 2e l'an dernier, a elle aussi adopté une stratégie conservatrice sur la première moitié du parcours avant d'accélérer et de creuser l'écart sur ses poursuivantes. Elle rejoint Xavier Thévenard dans le cercle ultra fermé des vainqueurs des 3 formats de courses UTMB (OCC, CCC et UTMB).
Le point commun des 2 vainqueurs est leur préparation millimétrée, où les datas guident leur pacing et leur alimentation, afin d'éviter l'effondrement.
Et comment ne pas parler de Courtney Dauwalter. La Queen venait pour remporter une 4e couronne. Et elle a connu une de ses plus grosses défaillances. Incapable de courir à partir de Champex, elle va passer de la 1ère à la 10e place. Mais la résilience dont elle a fait preuve pour boucler la boucle là où beaucoup auraient rendu leur dossard, l'a encore plus érigée au rang de légende.
En 22 ans, l'UTMB est passé d'une course de passionnés à un véritable festival international de trail. Aujourd'hui, ce sont plus de 10000 coureurs qui envahissent Chamonix chaque fin août pour participer à l'une des courses. A cela s'ajoute le Salon, véritable vitrine mondiale du trail.
En 2021, une étape importante est franchie avec la naissance du circuit UTMB World Series, en partenariat avec Ironman. Désormais, l'UTMB est aussi une marque mondiale qui rayonne de l'Asie à l'Amérique, avec un système de qualifications par “Running Stones”. Une évolution saluée par certains pour sa structuration, critiquée par d'autres qui regrettent un esprit jugé plus commercial.
Chaque édition apporte son lot de récits épiques, de héros inattendus et de petites histoires qui alimentent la légende. Que l'on soit sur la ligne de départ ou simple spectateur, on ressent cette énergie unique.
L'UTMB, ce n'est pas seulement une course : c'est une expérience de vie, un pèlerinage, qui continue d'écrire chaque année l'histoire du trail.
Que nous réservera l'édition 2026…
Cédric Golea
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