Test de la On Cloudultra 3 : une belle évoluti-ON

ON est une marque de running récente qui fait de plus en plus parler d’elle ces dernières années.
Depuis 2015-2016 la marque Helvète s’est également lancée dans la conception de chaussure de trail running avec comme premier modèle la Cloudventure. Au fil des années la marque n’a cessé de faire évoluer ces chaussures pour en arriver à cette 3ème version de la Cloudultra : La Cloudultra 3.

ON a démarré son épopée en 2010 avec la sortie de la première chaussure route : La Cloudsurfer. Fort de l’innovation technologie Cloudtec (petits plots creux sous la semelle) la marque Suisse a rapidement développé d’autres modèles en proposant toujours des évolutions et de l’innovation à partir de cette technologie. En 2015, ON s’attaque au trail running. Les premiers modèles sont prometteurs mais pas encore aboutis, avec notamment un grip qui faisait défaut ou des fragilités au niveau de la tige. Cette année (2025) ON revient sur le devant de la scène avec 2 modèles taillés pour la longue distance (Cloudultra 3 et Cloudultra pro) qui promettent de faire grand bruit dans le monde du trail. Après quelques sorties avec les Cloudultra 3 je vais vous expliquer pourquoi !

Présentation du testeur

Dorian, 182 cm, 75kg

Pratique : 4 sorties par semaine (~ 60km/sem) principalement en trail running.

Objectifs principaux de la saison :
Trace des maquisards 100K (validé), Ultra Saint-Jacques 100M (validé), Wildstrubel 100M.

Terrains d’entrainement : majoritairement dans le Jura, sur tout type de terrain.

Je suis podologue du sport spécialisé en course à pied, trail et plus particulièrement dans la chaussure.

En vrai geek de la chaussure, j’aime étudier leur conception. Une fois usées je les découpe dans tous les sens pour analyser un peu plus les technologies de mousse, mesh, grip, crampons, lacets, …

Bref, les chaussures de running et de trail n’ont plus beaucoup de secrets pour moi !

Les caractéristiques de la Cloudultra 3

- Stack (Talon/Avant) : ~ 32,5mm / 26,5 mm

- Drop : 6 mm

- Poids : 295 g (Taille 42 homme) / 245g (Taille 38 femme)

- Grip : Missiongrip, crampons de 3,5 mm

- Semelle intermédiaire : Helion (EVA + OBC) HF (PEBA)

- Plaque : Speedboard en fibres de verre et nylon

- Distances : Moyennes à ultras

- Terrains : Peu à techniques

- Prix : 200 €

Améliorations

Après 2 versions assez différentes de la Cloudultra, ON a souhaité segmenter la 3ème évolution avec 2 modèles : La CloudUltra 3 et un modèle axé performance la Cloudultra Pro. Même si d’apparence elles se ressemblent, sur le papier elles restent assez différentes. La Cloudultra 3 est composée d’un mesh Lino-weave assez aéré et très robuste ! Sa semelle intermédiaire est composée de 2 mousses Helion (EVA + OBC) et Helion HF (PEBA) associée à une plaque en X en nylon. Après avoir débauché l’ancien chimiste de Vibram, la marque Zurichoise a nettement amélioré son grip qui faisait défaut dans les précédentes versions. Les nouveaux modèles sont maintenant équipés d’un Missiongrip qui n’a rien à envier aux autres concurrents avec des crampons en chevron de 3,5mm multidirectionnels. Pour la partie laçage, le choix d’un lacet plat classique permet un bon maintien sans risque de relâchement pendant vos sorties. Pour cette nouvelle version, ON est repartie d’une copie blanche en tenant compte des retours sur les modèles précédents. Et le résultat est très positif pour cette chaussure présentant un bon équilibre général entre confort, amorti, dynamisme et stabilité.

Confort

Avant l’essayage, la Cloudultra 3 se fait remarquer par son style ! Les courbes de la chaussure ont vraiment bien été travaillées. On a à faire à une chaussure qui inspire la robustesse et le confort. Le mesh est respirant et donne vraiment une impression de solidité. Il enveloppe bien le médio-pied. La toe-box est normale. Elle pourra cependant être plus dérangeante pour les pieds les plus larges. Le pare-pierre semi rigide enveloppe bien l’avant du pied pour le protéger des reliefs du terrain. Une fois au pied, on ressent un accueil plutôt ferme au 1er abord. C’est dû à la mousse Helion qui compose une partie de la semelle intermédiaire. La partie en Helion HF se trouve sous le pied et c’est en courant que l’on ressent ce côté plus moelleux du PEBA associé à la compression des Clouds (Cloudtech). Ces clouds ont une particularité : ils sont plus grands sous le pied mais plus fins sur les parties latérales. Cela améliore donc la stabilité lorsque ces plots se compriment. La languette légèrement molletonnée augmente le confort et limite la compression des lacets sur le dessus du pied. L’amorti plutôt ferme au départ semble s’adoucir au fil des kilomètres et participe au confort général de la chaussure.

Dynamisme

Ce n’est pas la qualité première de cette chaussure mais elle n’est pas en reste. Grâce à l’insertion de la mousse Helion HF sous le pied la chaussure profite d’un retour d’énergie accru par rapport à la mousse Helion standard. L’association avec la plaque en X en nylon et la géométrie de rocker potentialise ce dynamisme pour des foulées fluides et agréables. Bien que ce modèle ne soit pas le plus léger du marché, il reste dans la moyenne pour ce segment de chaussures et sa fluidité ferait presque oublier qu’on a à affaire à une chaussure de longue distance très robuste. Cette 3ème Cloudultra reste néanmoins plus ferme que sa grande sœur la Cloudultra pro.

Stabilité

La Cloudultra 3 est une vraie réussite en termes de stabilité. Elle la doit à un bon équilibre entre les 2 mousses, un mesh robuste et renforcé, un contrefort arrière semi-rigide et à la forme de la plaque en X permet aux différentes parties de la semelle intermédiaire de s’adapter aux reliefs du terrain indépendamment et donc d’éviter que la chaussure et le pied soient embarqués dans les déséquilibres engendrés par le terrain. La stabilité globale de la tige et de la semelle intermédiaire est pour moi potentialisé par ce nouveau Missiongrip qui est rarement pris à défaut. On a une très bonne adhérence de la gomme, et une bonne accroche sur une majorité de terrains. Du terrain technique, rocailleux au terrain plus meuble en sous-bois ou en plaine. Cette semelle externe avec les cramons en chevrons multidirectionnels de 3,5 mm sera néanmoins limitée sur des terrains gras ou dans la neige.

Conclusion

Avec la Cloudultra 3 ON a remis les points sur les « i » et est clairement revenu sur son retard par rapport à la concurrence. C’est une chaussure équilibrée avec un amorti plutôt ferme mais qui s’adoucie avec les kilomètres. Elle s’adresse aux coureurs recherchant du confort et de la protection sur des terrains variés (techniques, rocailleux, meubles). Elle se place directement face à une S/Lab Genesis.